L'HISTOIRE D'URESHINO

La ville d'Ureshino est nichée au cœur d'une région montagneuse paisible, où les sommets sont souvent enveloppés d'un épais brouillard matinal. Grâce à son climat chaud, ses nombreuses heures d'ensoleillement et ses nuits fraîches, cette région bénéficie des conditions idéales pour la culture du thé.

L'histoire d'Ureshino, considérée comme le berceau de la culture du thé au Japon, remonte au moine Eisai. En 1191, ce dernier aurait planté les premières graines de thé dans les montagnes de Sefuri, entre les préfectures de Saga et de Fukuoka. C’est au XVIIe siècle que les premiers champs de thé furent créés, principalement pour produire du Tamaryokucha et du Kamairicha, dont les méthodes de fabrication furent empruntées à des céramistes chinois alors installés au Japon. Ainsi, aujourd'hui encore, le goût de ces deux variétés de thé peut être comparé à celui des thés verts chinois.

LA FAMILLE ŌTA - HÉRITIÈRE D'UNE RICHE TRADITION DU THÉ

Au fil des siècles, les connaissances en matière de culture et de traitement du thé se sont perfectionnées à Ureshino, permettant à la famille Ōta de contribuer à cette expérience ancestrale et de la développer grâce à son savoir-faire spécifique. La fabrication traditionnelle du Guricha - terme régional alternatif au Tamaryokucha - a toujours été le principal objectif de la famille Ōta et des autres cultivateurs de thé de la région. Ce n'est qu'à partir des années 1960 que Ōta Shigeki s'est lancé dans la variante du Tamaryokucha cuite au four, appelée Kamairicha. Jusqu'à aujourd'hui, son fils Ōta Yusuke optimise encore sa fabrication en laissant le thé s'oxyder légèrement avant de le chauffer, ce qui permet d'associer les notes florales aux arômes torréfiés typiques du Kamairicha (Kamaka 釜香). La qualité primée de ces thés cultivés entièrement de manière biologique, est pour nous une raison supplémentaire de poursuivre notre étroite collaboration avec la famille Ōta.

LA MÉTHODE DE CULTURE NAGATA

Après avoir subi plusieurs intoxications, c'est dans le souci de sa santé et de celle de ses clients que Ōta Shigeki a décidé de renoncer complètement à l'ustilisation de substances chimiques et aux méthodes de culture conventionnelles. À cette époque, on croyait encore qu'il fallait pulvériser des pesticides 12 à 20 fois par an pour obtenir un rendement élevé, mais Ōta Shigeki choisit de réduire autant que possible la quantité et la fréquence d’utilisation de ces produits.

Tout prit un nouveau tournant lorsque Ōta Shigeki fit la rencontre de Nagata Terukichi 永田照喜治 en 1978. Monsieur Nagata est en effet reconnu pour ses méthodes de culture particulières, qui impliquent que les plantes et les sols restent pratiquement intacts ou non traités. Cela se traduit par l’absence totale de pesticides, mais aussi par une réduction considérable de l'apport d’engrais et d’eau. Les plantes reçoivent exactement la quantité d'éléments nutritifs dont elles ont besoin pour leur croissance et ne sont pas suralimentées comme dans l'agriculture conventionnelle. Elles deviennent ainsi plus résistantes et plus riches en nutriments, car leurs racines doivent s'étirer plus profondément dans le sol pour absorber les nutriments nécessaires.

Depuis 1978, Ōta Shigeki a ainsi renoncé à tout utilisation de pesticides chimiques et biologiques et n'utilise que quelques engrais biologiques dès que, selon son expertise, les plants de thé en ont besoin.

TAMARYOKUCHA ET KAMAIRICHA - DES THÉS VERTS RARES ORIGINAIRES D'URESHINO

La fabrique de thé Ōta Shigeki se focalise aujourd'hui sur la production de Tamaryokucha et de Kamairicha, emblématiques de la région. Deux types de thé dont les méthodes de transformation sont fortement marquées par l'influence culturelle de la production chinoise de thé vert. Contrairement au Sencha classique, ces deux thés sont roulés plus grossièrement et ne présentent donc pas l'aspect en aiguilles typique du Sencha.

Le Tamaryokucha et le Kamairicha peuvent être facilement confondus, car leur traitement est presque identique. Le Tamaryokucha est cependant étuvé et acquiert un arôme naturel et âpre de thé vert qui ravit particulièrement les amateurs et amatrices de saveurs fortes. Le Kamairicha est quant à lui torréfié, ce qui lui permet de développer des arômes légèrement noisettés et fleuris.

Ōta Yusuke, actuellement en charge de la fabrique, est très attentif à la sélection des cultivars les mieux adaptés au Tamaryokucha et au Kamairicha et ce afin d'en exploiter pleinement le potentiel. Cette passion pour les thés naturels et de qualité a été récompensée à l'occasion du Japanese Tea Award en 2014, au cours duquel son Kamairicha Fujikaori (sans pesticides) a reçu le prix de platine. Le Kamairicha et le Tamaryokucha étant à ce jour des thés relativement rares (respectivement env. 5 % et 0,5 % de la production totale du thé au Japon), nous sommes particulièrement fiers de pouvoir compter ces thés de qualité au sein de notre gamme.

THÉS OTA SHIGEKI SEICHA